Pour un plan d’urgence dans la fonction publique

Pour un plan d’urgence dans la fonction publique

Sans perspective d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d’inflation encore soutenue auquel s’ajoute un plan drastique de réduction des dépenses publiques d’un montant annoncé de 10 milliards d’euros d’annulations de crédits en 2024, avant au moins 20 milliards d’économies en 2025, l’ensemble des organisations syndicales de la fonction publique, unanime, appelle à une mobilisation d’ensemble dans toute la France le 19 mars prochain.

La Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics soutient absolument ce mouvement convergent de reconnaissance des qualifications des fonctionnaires dans le cadre du point d’indice et non par des rémunérations dites « au mérite ». Il faut rappeler que vu les insuffisances de financement des services publics, ce sont les agents publics qui assurent la continuité de leur fonctionnement, malgré tous les obstacles qui se présentent à eux pour le bon accomplissement de leurs fonctions, ce que ne prend pas en compte une rémunération « au mérite ». Cette rémunération peut en outre constituer une pression visant à empêcher les fonctionnaires de s’exprimer sur l’organisation de leur travail empêchant toute évolution bénéfique pour les usagers du service public. Au contraire, la revalorisation de l’ensemble des carrières est indispensable dans les trois versants de la Fonction publique pour rendre les métiers du service public attractifs.

Cette politique gouvernementale, confirmée par le Gouvernement ATTAL, ne va faire qu’aggraver les conditions de fonctionnement des services publics et donner encore plus libre cours à la privatisation, largement soutenue dans tous les domaines, de l’éducation à la santé en passant par les transports, y compris avec des deniers publics. Les usagers en sont aussi largement les victimes devant faire face à des services publics de plus en plus inégalitaires, notamment dans les zones les plus paupérisées urbaines ou rurales. Ces usagers montrent de plus en plus leur mécontentement et demandent à juste titre une réponse réelle aux besoins qui sont les leurs. Le service public, n’ayant pas d’actionnaires à rémunérer ni de dépenses de publicité à faire, présente en outre des coûts moindres pour la collectivité comme le montre le retour aux régies publiques de l’eau.

La Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics contribue à cette mobilisation par sa proposition de plan d’urgence de recrutement dans la fonction publique, correspondant aux besoins recensés par les syndicats de fonctionnaires et comportant une période de formation rémunérée, facilitée par un pré-recrutement pour permettre la diversité réelle des origines sociales des agents publics. Cette proposition s’accompagne d’une exigence de démocratisation des services publics, assurant l’égal accès en proximité à des services publics de qualité à l’ensemble de la population sans discrimination.

Ajoutons que le Gouvernement déborde d’imagination pour augmenter de façon exponentielle les dépenses d’armement en ponctionnant par exemple les livrets A destinés a

u financement du logement HLM alors que notre pays en manque tant! Il écarte par ailleurs toute perspective de réforme fiscale ouvrant la possibilité d’autres ressources au service public. Rappelons que le service public bénéficie à tous dans un territoire y compris aux industries et aux commerces. À ce titre, ce n’est pas un coût inutile, mais un investissement d’intérêt général !

Paris le 8 mars 2024

Le statut général des fonctionnaires a 40 ans et il est toujours d’actualité !

A l’occasion des 40 ans du statut général des fonctionnaires initié par Anicet Le Pors en 1983, une cinquantaine de syndicalistes, militantes et militants d’associations, responsables politiques, chercheuses et chercheurs ont publié la tribune suivante

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Nous vivons dans une société en constante évolution, aiguillonnée par les échanges intellectuels, culturels et artistiques, par les progrès techniques et scientifiques, l’évolution des processus de production, par l’abondance d’informations, de savoirs et de richesses. Mais, nous vivons aussi dans une société confrontée aux périls majeurs que sont les inégalités et les dominations de toutes sortes, en particulier les inégalités de revenus, qui explosent, et accaparement du patrimoine par un petit nombre, les libertés publiques qui sont écornées, le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité.
Syndicalistes, militantes et militants d’associations, responsables politiques, chercheuses et chercheurs, nous sommes soucieux d’ouvrir des perspectives de transformation sociales et écologiques à même de répondre à ces défis.
Les services publics, un bien irremplaçable
Parce qu’ils permettent de soustraire de la sphère marchande et de la recherche du profit immédiat des pans essentiels des rapports sociaux, parce qu’ils servent l’intérêt général dans une perspective de long terme, soucieuse des ressources et respectueuse des personnes, parce qu’ils privilégient la coopération et la mutualisation dans la mise en œuvre effective des droits pour tous, dans la prise en charge des besoins collectifs, dans la promotion du bien commun, les services publics et la fonction publique sont des atouts précieux.
Aussi, nous refusons et combattons les politiques qui réduisent le champ de l’action publique ou intègrent au cœur même des services publics les logiques du marché, orchestrant la dégradation du service rendu aux populations et la désespérance dont se nourrissent les forces anti-démocratiques. Il est temps d’affirmer que les services publics sont des leviers permettant d’assurer à tous un égal accès aux droits fondamentaux, de faire reculer le sexisme, les inégalités et les discriminations, de mieux répondre aux besoins de la santé de tous et aux défis majeurs qu’impose la catastrophe écologique.
Pour peu qu’on se donne les moyens d’une politique fiscale ambitieuse et juste, les richesses existent aujourd’hui pour financer la réparation des services publics et de la protection sociale, affaiblis par des années de néo-libéralisme et d’austérité, mais aussi pour étendre l’action publique à de nouveaux champs comme l’autonomie face au vieillissement ou la lutte contre le réchauffement climatique.
Des fonctionnaires-citoyens au service de la Nation, de la justice et de la démocratie
Il est temps de reconnaître et de soutenir le rôle des fonctionnaires, dont l’action est entièrement dévouée à l’effectivité des droits, à l’égalité de traitement, à la continuité du service, à la recherche des solutions nouvelles aux problèmes que rencontrent au quotidien les populations, qu’ils soient récurrents ou inédits.
Les discours faussement louangeurs contredits par des politiques rétrogrades ne sont plus acceptables.
Nous plaidons pour une Fonction publique qui place les agents en situation de responsabilité, en les préservant de la soumission aux intérêts particuliers, en leur garantissant des droits individuels et collectifs, en évitant la précarité, tout ceci constituant des garanties pour les citoyens d’une Fonction publique neutre et impartiale.
Parce qu’il est une richesse et un levier majeur de justice sociale, point d’appui pour les conquêtes sociales de tout le salariat, nous affirmons qu’il faut promouvoir le statut général des fonctionnaires, et ainsi réaffirmer le choix d’une fonction publique sous statut, c’est-à-dire à la disposition de la Nation, reconnaissant aux fonctionnaires leur rôle et leurs droits de citoyen ou citoyenne.
Des fonctionnaires qui doivent être véritablement reconnus
Nous avons besoin d’une Fonction publique qui garantisse une rémunération et une retraite dignes, l’exercice d’un métier, l’occupation d’un emploi et le bénéfice d’un grade en rapport avec les qualifications et les missions de l’agent.e, une Fonction publique renforcée par une politique de l’emploi et une politique salariale ambitieuses, indispensables à des services publics de qualité.
Parce que la démocratie sociale est une dimension constitutive d’une société démocratique, il y a urgence à rétablir et à rénover les cadres d’expression et de participation aux décisions, par lesquels les fonctionnaires expriment leurs besoins et leurs revendications, échangent avec la population, afin que le service public reste toujours en phase avec les besoins de celle-ci.
Saluer les 40 ans du statut et lui donner un avenir
40 ans après la loi de juillet 1983 qui institue le statut contemporain, démocratique et fédérateur, résultant d’un siècle de luttes et de conquêtes sociales, nous réaffirmons l’actualité d’un statut, qui ne soit pas un texte sacré, mais la réponse aux exigences, évolutions, mutations de notre époque, sur la base des choix fondamentaux ancrés dans l’histoire.
A l’exact inverse de cette ambition de progrès social, la loi de 2019 dite de «transformation de la Fonction publique», outil permettant tous les reculs, doit être abrogée.

Ensemble, nous agissons et agirons pour un statut porteur d’avenir, de citoyenneté et d’intérêt général.

Télécharger la tribune avec les signataires

De quels services publics avons nous besoin ? Donnez votre avis

De quels services publics avons nous besoin ? Donnez votre avis

Chacun peut cet été faire le constat

  • des forêts qui brûlent et dans le même temps le manque de matériels pour y faire face, un service public de l’ONF à qui le gouvernement réduit d’année en année les moyens de fonctionner.
  • de nombreuses régions qui souffrent de la sécheresse et pas de véritable service public de l’eau.

Alors que de nombreux signaux d’ alerte sur les changements climatiques sont lancés depuis des années, force est de constater l’absence de réelle politique publique.

Le même constat vaut pour tous les services publics, la santé, l’éducation, l’énergie, les transports…

La réponse gouvernementale se trouve exprimée dans les propositions budgétaires pour les prochaines années (2023/2027) transmises à l’Union européenne avec le retour aux critères de Maastricht d’ici 2027. Pour y parvenir, la gouvernement propose de continuer à réduire drastiquement les dépenses publiques, particulièrement les dépenses sociales les dépenses pour les services publics et celles de la sécurité sociale.

Ce sont les raisons pour lesquelles la Convergence nationale, et plus de 100 organisations lancent l’appel « pour un nouvel élan pour nos services publics » avec en particulier un temps fort lors du rassemblement national à Lure en mai 2023.

Pour dégager les axes d’une campagne nationale sur les services publics. nous proposons un questionnaire autour de 8 questions

Nous invitons, usagers, agents de la fonction publique, élus, organisation à répondre à ce questionnaire, en totalité ou seulement sur les thématiques qui vous intéressent

A partir des éléments qui nous serons retournés, nous élaborerons, au cours de l’automne un document qui pourra aux mobilisations indispensables de la prochaine période.

Télecharger le questionnaire

Envoyer le questionnaire rempli à l’ adresse suivante  convergencefpsp.questionnaire@gmail.com