Exigeons un plan d’urgence pour l’École publique

Exigeons un plan d’urgence pour l’École publique

Le groupe de travail «Éducation» de la Convergence a confirmé le constat accablant dressé lors de son assemblée générale concernant la situation de l’École publique.

Si l’École publique et laïque se doit d’accompagner tous les jeunes sur le chemin de la connaissance et de l’émancipation et de leur donner les clefs pour une bonne insertion dans la vie sociale et professionnelle, force est de constater que malgré le dévouement des personnels de l’éducation, les dérives qui la traversent ne cessent de s’aggraver.

Les inégalités sociales sont de plus en plus marquées, comme en attestent les résultats de l’enquête PISA ou les indices de position sociale qui confirment une concentration des élèves les plus favorisés dans les établissements privés. Établissements qui bénéficient d’un financement public important dont aurait grand besoin l’école publique.

L’accumulation de «réformes» au moindre coût dans l’éducation, en diminuant les horaires d’enseignement, en augmentant les effectifs par classe, en réduisant le nombre de personnels de l’éducation, a accéléré ce processus. L’insuffisance des salaires et des conditions de travail dégradées conduisent à des difficultés de recrutement des enseignants, préjudiciables pour l’encadrement des élèves, en particulier des plus fragiles.

Les mesures actuelles participent à ce tri social désastreux, qu’il s’agisse du « choc des savoirs»imposé par G.Attal (groupes de niveaux, barrage du brevet pour accéder au lycée, etc.) sans compter la réforme de la voie professionnelle ou une orientation sans véritable lisibilité ( ParcourSup…).

Une journée d’action initiée par une large intersyndicale nationale, à laquelle s’associent des organisations de parents d’élèves et de lycéens, est prévue le samedi 25 mai sur le thème «contre le choc des savoirs, pour le choc des moyens et des salaires pour l’École publique».

Cette action doit être soutenue et prolongée. La Convergence apportera sa contribution. En s’appuyant sur son groupe de travail «Éducation» ouvert à tous et dont la prochaine réunion est prévue le 4 juin, elle diffusera dans un premier temps analyses et propositions, dans l’espoir de concourir à la mobilisation nécessaire pour obtenir un plan d’urgence pour l’École publique.

1er février : avec les personnels de l’Éducation Nationale pour l’école publique

1er février : avec les personnels de l’Éducation Nationale pour l’école publique

La société attend que l’école donne à tous les jeunes les outils nécessaires pour devenir des individus éclairés, des citoyens à même de comprendre le monde d’aujourd’hui et de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle.À l’évidence, on est loin du compte. Les inégalités sociales se renforcent. Pour y remédier, bien des mesures sont à prendre, hors l’école, avec une véritable politique de la ville, et dans l’école. Refuser les fatalismes sociaux et scolaires suppose de donner à l’école publique le financement nécessaire et les personnels en nombre suffisant pour lui permettre un meilleur fonctionnement.
Au-delà des propos stupéfiants du Président de la République et de la Ministre de l’Éducation, on ne peut que s’interroger sur les moyens considérables (près de 12 milliards d’euros annuels) attribués chaque année à l’enseignement privé. En finançant la concurrence de son propre service public d’éducation, la France est une exception mondiale ! Cette somme colossale pourrait permettre bien des améliorations dans le service public et laïque d’éducation ! D’autant que les indices de position sociale des collèges (IPS) que l’Éducation Nationale a été contrainte de rendre publics, confirment que le privé concentre les élèves les plus favorisés, notamment à Paris et dans les grandes villes.
Les derniers résultats du classement PISA(1) des 38 pays de l’OCDE(2) en 2023 montrent que les résultats de la France sont parmi les plus bas jamais enregistrés avec une 23ème place au classement général et un recul spectaculaire en mathématiques. Ces résultats sont à corréler avec les multiples réformes dans l’éducation qui ont eu pour dénominateur commun la diminution des horaires d’enseignement, les fermetures de classes, l’accroissement des effectifs par classe, les suppressions de postes, la dégradation des conditions de travail des élèves et des enseignants.
À cette situation dramatique pour les élèves et pour un corps enseignant socialement déclassé, situation qui aurait nécessité un revirement politique, l’ex Ministre de l’Éducation Nationale G. Attal a proposé un ensemble de mesurettes réactionnaires au moindre coût, participant au tri social des élèves, dont les effets passés n’ont jamais fait la démonstration d’une moindre amélioration (uniforme, redoublements, groupes de niveau sans moyens nouveaux, SNU(3), sans oublier Parcours Sup et la réforme de la voie professionnelle…).
Les premières expressions de la nouvelle Ministre, sa rencontre avec les organisations syndicales, ont confirmé aux personnels de l’Éducation qu’ils n’avaient rien à attendre de sa part et ont au contraire renforcé leur intention de se mettre en grève le 1er février.
Notre École Publique et laïque mérite des personnels mieux payés, recrutés en nombre, formés; elle mérite un projet éducatif qui par ses choix budgétaires et des réformes structurelles soit en mesure de relancer une véritable démocratisation et une élévation des qualifications de toutes et tous.

C’est pourquoi la Convergence nationale apporte son soutien à la journée d’action du 1er février dans l’Éducation nationale.

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(1) Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves

(2) Organisation de coopération et de développement économique

(3) Service National Universel