Un plan pour sortir de la crise

La crise qui a éclaté en ce début d’année 2020 montre une fois de plus la nécessité de changer de système. Convaincues que les réponses aux urgences sociales et écologiques doivent être construites ensemble, des organisations syndicales et associatives dont la Convergence ont constitué, depuis plusieurs mois,un front élargi et inédit. Elles ont initié une tribune, puis une pétition et un appel aux mobilisations du 1er mai.
Elles entendent maintenant préciser les contours du « Plus jamais çà »et lui donner plus de corps parce qu’il est nécessaire de dépasser l’effet de sidération paralysant que génère le traumatisme de la crise sanitaire. Il s’agit d’amener les Français à se saisir de ce moment pour exiger que des enseignements en soient tirés.

C’est le sens de ces mesures que nous versons au débat.

Elles sont volontairement précises et le plus souvent chiffrées. Il ne s’agit pas, cependant, de présenter un plan figé, ficelé et définitif. Au contraire, ces propositions ont vocation à être soumises au débat public et sont amenées à être complétées. La relative précision des mesures présentées poursuit deux objectifs.

D’abord, signifier que nous ne nous contenterons plus des grands mots, des déclarations d’intention, des formulations creuses. Nous voulons démontrer, à travers l’articulation de mesures de court et de long terme, le pragmatisme et l’ancrage dans le réel de notre démarche.

Ensuite, notre but est de faire la démonstration qu’il y a des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, et que ces alternatives sont crédibles, désirables et réalisables, à condition que la volonté politique et les moyens financiers soient enfin mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l’environnement, au lieu de les soumettre aux pressions et désidératas des lobbies.

Du reste, un grand nombre de ces alternatives relèvent d’un déjà-là qu’il s’agit de conforter, de rénover et de généraliser, que ce soient les grands systèmes collectifs mis en place dans le cadre de l’État social (protection sociale, services publics, etc.) ou les alternatives concrètes qui sont souvent autant de possibles si leur généralisation est envisagée.
L’heure est aux urgences sanitaires et sociales et à la satisfaction des besoins essentiels de la population, dans le respect des droits démocratiques : les semaines à venir seront décisives et le gouvernement doit urgemment changer de logiciel, pour répondre aux objectifs qui s’imposent et que nous nous fixons dans les deux premières parties de ce plan de sortie de crise. En particulier doit être lancé un vaste plan de renforcement et de développement des services publics. Au mois de juin, sera présentée une nouvelle loi de finance rectificative : si l’on veut que cette crise ne soit pas l’occasion de plans d’austérité et de nouvelles régressions sociales, si l’on souhaite partager les richesses et financer la transition écologique, alors il faut refonder le système bancaire et financier et la fiscalité. C’est tout l’objet de la troisième partie. Enfin, face aux plans de relance du gouvernement, qui ne font que relancer un système profondément insoutenable, nous en appelons dans la dernière partie à des mesures courageuses, permettant une reconversion sociale et écologique de la production agricole, industrielle et de services, pour à la fois créer des centaines de milliers d’emplois de qualité et cesser les activités les plus néfastes pour les populations et la planète. Cette reconversion doit être aussi l’occasion d’une relocalisation des activités, qui s’accompagnerait de mesures fortes de solidarité européenne et internationale, que nous précisons également.

Ce document se veut donc une contribution et même un appel au débat public. Débattons partout, mobilisons-nous sur le terrain pour changer le système ! Changer en profondeur le monde qui a rendu cette crise aussi violente est l’affaire de toutes et tous, le monde d’après sera celui que nous serons capables de reconstruire.

 

Téléchargement du plan de sortie de crise

2 réflexions au sujet de « Un plan pour sortir de la crise »

  • 14 juin 2020 à 9 h 45 min
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    Personnellement, je suis interrogatif sur la formulation : »accompagner les reconversions… » dans la mesure où nous proposons une transformation de fond du travail, de la production industrielle et alimentaire (assez peu percutante dans ce texte…)
    Accompagner par une énième compensation, redistribution de la rente des entreprises qui investiraient pour se faire de l’argent sur la « reconversion écologique »? Vocable trop à la mode au verdissement. Plus fondamental est de passer par une véritable démocratie participative, délibérative et décisionnelle au niveau du travail, des productions…
    Pour tout le reste, pas grand chose à en dire sinon que c’est un cadre de réflexion et de propositions particulièrement fort.
    Fraternellement.

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